Le film « Corps
étranger » de la cinéaste Raja Amari a reçu un très bel accueil du
public espagnol présent lors du festival "Ellas son cine" pour sa
cinquième édition à Sala Berlanga de Madrid. Cinq films ont été
projetés du 3 au 7 juillet dont, en ouverture, Jassad Gharib, de Raja Amari,
suivi d'un débat mené par la commissaire du festival Guadalupe Arensburg.
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Crédit photo Ellas Por Cine © |
Ellas por cine a vu le jour il y’a
quatre ans au sein de la fondation Femmes pour l’Afrique -Mujeres por Africa-
Cette dernière lancée en février 2012, est encouragée et présidée par Maria
Teresa Fernández de la Vega, la première femme vice-présidente d'un
gouvernement espagnol (pendant la législature socialiste de Jose Luis Rodríguez
Zapatero) et l'un des 20 membres du Global Groupe consultatif de la société
civile, UN Women. En outre, le Conseil consultatif de la Fondation compte 16
femmes - huit africaines et huit espagnoles - dans de nombreux domaines. Parmi
eux, la présidente du Liberia et le prix Nobel de la paix, Ellen Johnson-Sirleaf,
ainsi que l'ancienne présidente de la Finlande, Tarja Hallonen.
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Crédit photo Ellas Por Cine © |
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Ainsi La Fondation Mujeres por Africa, très consciente de
l'importance du cinéma, de la télévision et du monde des images concernant la
question de la femme a lancé il y a quatre ans, le projet "Ellas son
cine" un programme de films réalisés par des femmes réalisatrices
d'origine africaine.
A l’issue de la projection, j’ai été conviée à animer le débat aux côtés et de la cinéaste et de la commissaire du festival. en
tant que critique cinématographique et spécialiste du cinéma des femmes (créatrice du blog CinéFéminin) .
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Crédit photo Ellas Por Cine © |
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Le public a été interpellé par la manière particulière avec
laquelle la réalisatrice s’est emparée de la thématique de l’immigration et la
mise en scène du film axée sur des personnages
féminins forts. Par ailleurs, la relation complexe et l’inversion des rôles
opérée entre les deux protagonistes a suscité l’intérêt, notamment le
personnage déterminé et versatile de Samia. La réalisatrice a expliqué qu’il
était important que les personnages féminins puissent être aussi ambivalents et
sombres, s’éloignant ainsi de l’image de victime qui leur colle à la peau. De
ce fait, le personnage de Samia s’empare de son propre destin et inverse
l’ordre établi. Il faut conclure que les personnages de femmes ont le droit
aussi d’être des anti-héroïnes.
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Crédit photo Ellas Por Cine © |
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Le public était curieux et avide d'information concernant la place
qu'occupe la femme tunisienne dans sa démarche émancipatoire au vu de ce qui
s'est passé après la dite révolution du printemps concernant la montée du
radicalisme-auquel le personnage du frère de Samia fait écho, et le danger que
représente ce dernier par rapport aux acquis de la femme tunisienne- D'un
commun accord spontané ,la cinéaste et moi avons signifié que la femme tunisienne
réalise les enjeux politiques et est à même de relever le défi .Par ailleurs,
Raja Amari a précisé que les années de dictature n'étaient pas un gage
d'émancipation de la femme tunisienne car rien ne peut égaler le fait de
pouvoir s'exprimer librement pour asseoir ses acquis .
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