vendredi 19 juin 2015

Et de ces figures féminines qui ont façonnées notre imaginaire cinématographique collectif

Détenteurs du monopole du cinéma, les hommes de tout temps ont été habités par la création de figures féminines qui correspondaient le plus souvent à leurs fantasmes les plus fous en ce qui concerne l’image de la femme .Loin de nous toute pensée sexiste concernant les aprioris de certains de ces cinéastes quand il s’agit de femmes car ils ont bien compris depuis belle lurette que les femmes s’aiment à se voir à travers le regard de l’homme et dans le regard d’un homme .

Les femmes pour longtemps étaient cantonnées dans la fonction de la costumière ou de la maquilleuse ou au plus haut degré celui de l’actrice qui par la suite est devenue la star.

Pendant les premières tentatives cinématographiques, on a mis en scène des femmes languissantes et tributaire d’une féminité qui correspond tout à fait aux désirs des hommes :femme fatale ou objet toujours sujette à tous les désirs d’où la naissance des vamps et par la suite de la pin up ,ce serait que de mentir ou de se voiler la face si on avançait l’argument que la majorité des femmes n’aimaient pas se reconnaître dans la mystérieuse femme fatale qui fait tourner la tête à tous les hommes et en particulier les plus téméraires d’entre eux, mais faut-t-il aussi reconnaître que c’est par le biais de la plupart de ces modèles cinématographiques qu’on a façonné leur imaginaire cinématographique collectif comme celui des hommes par ailleurs, chose due certainement à un ancrage éducatif qui se fait au niveau même des familles à cette époque .Par ailleurs, à la naissance d’un féminisme assez réfractaire, certaines se voyaientt bien dans la peau de l’intrigante que dans la peau de la mère de famille lisse et proprette sur elle-même qui n’a que pour seul cadeau que le regard d’un mari à qui elle veut bien servir les repas et tenir la maisonnette propre !
Theda Bara, LA vamp du cinéma muet, et la première femme fatale du cinéma. Elle construit prolonge l'archétype 1900 de la démoniaque dévoreuse
Seulement voilà dans la plupart des films où les femmes dérogent aux règles, on constate une portée moralisatrice et moralisante surtout dans des genres tels que : les films noirs ou le polar ou dans le drame social ; quant aux comédies puisqu’elles se doivent d’être légères même quand un personnage féminin l’est aussi ceci ne dérange personne puisque sur le fond rien n’est réellement pris au sérieux. A ce propos, il me vient à l’esprit « Some like it hot » de Billy Wilder et cette séquence au début du film quand Joe écoutait Sugar lui racontant ses déboires amoureux avec les saxophonistes et lui annonce qu’en Floride, elle souhaite se trouver un millionnaire pour l'épouser.
 Some Like It Hot de Billy Wilder
Ce n’est qu’avec certains films d’auteurs que les personnages féminins ont pris de l’ampleur car elles étaient des personnages de composition qui la plupart du temps sont pris de la littérature d’où le trop plein d’adaptation de romans. L’autre cas c’est quand le cinéaste choisit un type de femme particulier qu’il mettra au service de tous ces films à ce niveau il n’est plus question de femme mais surtout d’un univers particulier ce qui n’ôte à aucun moment au propos son caractère misogyne à part bien sûr les exceptions ,comme La Strada de Fellini au autre.Le constat est là :le film ne se repose sur le personnage féminin que par le biais de la beauté et la portée sensuelle de la star mise en scène ,ainsi l’énergie et l’aura de cette dernière ne servira qu’ à mettre en valeur l’action menée par le personnage masculin.
Giulietta Masina Dans La Strada de Fellini

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